Steve Masson : Activer ses neurones pour mieux apprendre et enseigner

S’appuyant sur plus d’une centaine d’études fascinantes sur le cerveau et l’apprentissage, ce livre vous explique comment tirer profit de 7 principes simples pour apprendre de manière durable et efficace.

Les élèves et les étudiants y trouveront des pistes précieuses pour mieux réussir à l’école ou à l’université ; les parents, une méthode claire pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages ; les adultes, des solutions utiles pour améliorer leurs performances. Quant aux enseignants et aux formateurs, ils y découvriront des stratégies précises pour leurs cours ou leurs programmes.

Apprendre et enseigner : les 7 principes neuroéducatifs pour l’école, le travail et la maison.

Le livre de neuroéducation qui allie rigueur scientifique et mise en application concrète.

Steve Masson est professeur à l’Université du Québec à Montréal où il dirige le Laboratoire de recherche en neuroéducation. Il est l’un des rares neuroscientifiques au monde à avoir enseigné à l’école primaire et secondaire avant d’enseigner à l’université et de diriger un laboratoire de recherche. Son regard sur le cerveau est donc concret et axé sur les stratégies pour faciliter l’apprentissage. Il a reçu le prix Pat Clifford de l’Association canadienne d’éducation pour ses travaux combinant neurosciences et éducation.

Vidéos “clés de lecture” du livre “Activer ses neurones” (webinaire par l'auteur, Steve Masson, organisé le 8 mai 2020 par Isabelle Grouffal de l'organisme Initiative et formation Paris.

  • Le cerveau humain, c'est environ 85 miliards de neurones, pouvant chacun être connectés à environ 10 000 autres neurones. Les neurotransmetteurs sont des molécules permettant la communication entre ces cellules, via le système axone-synapse-dendrite, ces signaux pouvant être des excitations ou des inhibitions.
  • Le cerveau a la capacité de modifier ses connexions neuronales, influencées par le bilan au sein de chaque neurone et d'une action concertée entre neurones voisin. Il s'agit du phénomène de neuroplasticité, mis en évidence par différentes techniques telles que l'imagerie fonctionnelle par résonance magnétique nucléaire.
  • Lorsque nous apprenons, et en particulier lors de l'enfance, on observe des modifications des connexions cérébrales. Et lorsqu'on cesse d'utiliser ce qui a été appris, les connexions disparaissent progressivement : on oublie !

Vidéo de Steve Masson : “Qu'est-ce que la neuroplasticité ?” (01)

Vidéo de Steve Masson : “À quoi servent les connexions neuronales ?” (02)

Vidéo de Steve Masson : “Peut-on perdre ses connexions neuronales ?” (03)

Vidéo de Steve Masson : “Combien de temps faut-il pour transformer son cerveau ?” (04)


Pour apprendre, le cerveau doit changer, et pour changer il doit s'activer. Le premier chapitre concerne le principe de l'activation des neurones liés à l'apprentissage visé. Les deux premières raisons invoquées justifient l'activation tandis que la troisième insiste sur l'importance de ne pas activer n'importe quels neurones, mais bien ceux qui concernent l'apprentissage visé.
  • Pour changer les connexions neuronales : l'idée centrale (modèle de Hebb) est que des neurones qui s'activent ensemble se connectent ensemble. Les connexions renforcées rendent plus probables leur activation simultanée ultérieure. Pour apprendre, les neurones doivent impérativement s'activer ensemble.
  • Pour apprendre plus efficacement : des études (Freeman et al. 2014) montrent qu'un enseignement est plus efficace si les apprenants doivent être actifs. La taille de l'effet (effect size) quantifie le gain par rapport à l'écart-type caractérisant la variabilité naturelle des étudiants. Les approches actives présentent un gain moyen de 0.47. Des études montrent que des devoirs aux élèves de 6-10 ans sont relativement peu efficace mais qu'ils le sont plus à l'adolescence. Ces études et méta-études sont importantes pour identifier les activités les plus efficaces et/ou les conditions qui les rendent plus efficaces.
  • Pour créer des connexions neuronales pertinentes : pour que l'apprentissage se déroule efficacement, il faut activer les « bons » neurones, ceux qui sont liés à l’apprentissage visé, quel que soit le domaine. Cela ne peut se faire qu'en se concentrant sur une tâche unique : le cerveau n’est pas multitâche. Les ordinateurs et smartphones utilisés pour surfer ou fréquenter les réseaux sociaux diminuent significativement l'apprentissage, tout comme une décoration excessive d'une classe en maternelle. Il faut donc éviter toutes sources de distraction. Le contexte dans lequel l'apprentissage a été réalisé influence aussi la réactivation ultérieure. Apprendre à transférer et décontextualiser les apprentissages sera donc un autre enjeu.

Vidéo de Steve Masson : “Principe 1 : Activer les neurones liés à l'apprentissage visé” (05)

Les deux premières stratégies favorisent l'activation des neurones et les deux suivantes favorisent l'activation spécifique à l'apprentissage visé.

  • Évitez d’utiliser fréquemment des approches passives
  • Utilisez fréquemment des approches actives
  • évitez les sources de distraction
  • évitez d’activer des idées ou des stratégies inappropriées

Vidéo de Steve Masson : “Éviter d'utiliser fréquemment des approches passives” (06)

Vidéo de Steve Masson : “Utiliser fréquemment des approches actives” (07)

Vidéo de Steve Masson : “Éviter les sources de distraction : le téléphone” (08)

Vidéo de Steve Masson : “Éviter les sources de distraction : l’ordinateur et le multitâche” (09)

Vidéo de Steve Masson : “Une classe trop décorée peut-elle nuire à l'apprentissage ?” (10)

Vidéo de Steve Masson : “Un environnement bruyant peut-il nuire à l'apprentissage ?” (11)

Vidéo de Steve Masson : “Éviter d'activer des idées ou des stratégies inappropriées” (12)

Principe 1 : Activer les neurones liés à l'apprentissage visé
Pourquoi ?
Raison 1
Pour changer les
connexions neuronales
Raison 2
Pour apprendre
plus efficacement
Raison 3
Pour créer des connexions
neuronales pertinentes
Comment ?
Stratégie 1
Éviter d'utiliser fréquemment
des approches passives
Écoute passive Lecture passive
Stratégie 2
Utiliser fréquemment
des approches actives
Écoute active Lecture active
Stratégie 3
Éviter les sources
de distraction
Médias sociaux Appareils connectés
Décoration Multitâche
Stratégie 4
Éviter d'activer des idées
ou des stratégies inappropriées
Idée inappropriée Stratégie inappropriée

Vidéo de Steve Masson : “Synthèse du principe d'activation” (13)


Activer les connexions neuronales une seule fois ne suffit pas à apprendre. Il est donc nécessaire de répéter leur activation à plusieurs reprises.
  • Pour renforcer les connexions neuronales : le modèle de Hebb va plus loin que la nécessité d'activer ensemble des neurones pour qu'ils se connectent. Dans la plupart des situations d'apprentissage (mais pas des événements émotionnels importants), une activation répétée des neurones est nécessaire au renforcement des connexions neuronales. Et si l'apprentissage cesse, ces connexions s'affaiblissent, conduisant à l'oubli. Le principe est le “use it or lose it”. Lorsqu'un apprentissage conduit à une capacité de résolution, continuer l'entraînement permet de renforcer les réseaux de neurones, c'est ce qu'on appelle le surapprentissage. Les exercices deviennent faciles à réaliser, les connexions sont établies plus durablement et l'oubli est moins rapide.
  • Pour diminuer l’activité du cortex préfrontal : en début d'apprentissage, le cortex préfrontal est sollicité pour traiter les nouvelles informations, signe d'une tâche difficile, qui engendre rapidement une surcharge cérébrale. La diminution de cette charge via la répétition, par un transfert de l'activité vers une région postérieure, facilite un traitement plus efficace de l'information.
  • Pour consolider l’apprentissage et réduire l’oubli : l'activation neuronale répétée, qui ne doit pas être confondue avec une répétition, conduit à une consolidation et une automatisation des apprentissages, ainsi qu'une réduction de l'oubli.

Vidéo de Steve Masson : “Synthèse du principe d'activation répétée (Pourquoi et comment mettre en application le principe d’activation répétée pour mieux apprendre et enseigner ?)” (22)

  • Planifiez plusieurs moments d’activation
  • évitez l’entraînement prolongé
  • Réalisez un surapprentissage
  • évitez la répétition d’une erreur

Vidéo de Steve Masson : “Planifier plusieurs moments d'activation” (19)

Vidéo de Steve Masson : “Pourquoi faut-il viser un surapprentissage ?” (21)

Vidéo de Steve Masson : “Faut-il éviter l'erreur à tout prix ou l'utiliser comme porte d'entrée à l'apprentissage ?”


  • Pour mettre en application les principes d’activation et d’activation répétée
  • Pour activer des régions cérébrales importantes dans l’apprentissage
  • Pour améliorer significativement l’apprentissage

Vidéo de Steve Masson : “S’entraîner à récupérer en mémoire : est-ce vraiment efficace ?” (25)

  • Faites fréquemment des tests
  • Répondez souvent à des questions
  • Laissez du temps pour récupérer en mémoire
  • Donnez des indices

Vidéo de Steve Masson : “La pire stratégie d'étude - Neuroplasticité # 27 : Saviez-vous que la stratégie d’étude la plus fréquemment utilisée est également la moins efficace ? Et qu’une des stratégies d’étude les plus efficaces est parmi les moins utilisées ? Voyez de quelles stratégies il s’agit dans cette vidéo”


  • Pour établir des connexions avec les réseaux de neurones existants
  • Pour activer des régions cérébrales permettant de lier les connaissances
  • Pour améliorer l’apprentissage
  • Questionnez pour élaborer des explications
  • S’autoexpliquez
  • Développez les connaissances antérieures avant d’élaborer
  • Obtenez de la rétroaction sur l’exactitude des explications

  • Pour favoriser le maintien de l’activité cérébrale
  • Pour réactiver les neurones durant le sommeil
  • Pour laisser le temps au cerveau de renforcer ses connexions
  • Pour améliorer l’apprentissage et diminuer l’oubli
  • Distribuez les périodes d’apprentissage
  • Augmentez progressive‑ment l’espacement
  • Entrelacez les apprentissages
  • Résistez à l’intuition selon laquelle le regroupement est plus efficace

  • Pour activer les mécanismes cérébraux de correction d’erreur
  • Pour augmenter la quantité de dopamine dans le cerveau
  • Pour améliorer le pouvoir prédictif du cerveau et maximiser les dépenses énergétiques
  • Pour améliorer l’apprentissage et diminuer les risques de répétition d’une erreur
  • Recherchez un maximum de rétroaction
  • Visez un équilibre entre rétroactions positive et négative
  • Privilégiez la rétroaction immédiate
  • Privilégiez la rétroaction élaborée et axée sur la tâche

  • Pour faciliter l’activation des mécanismes cérébraux de correction d’erreur
  • Pour améliorer la connectivité cérébrale entre le système de récompense et les mécanismes de correction d’erreur
  • Pour améliorer l’apprentissage, en particulier lorsque des difficultés sont rencontrées
  • Développez la notion de neuroplasticité
  • Sachez qu’il est possible d’influencer la neuroplasticité
  • évitez de croire qu’un état d’esprit dynamique suffit pour apprendre
  • Fournissez des rétroactions compatibles avec un état d’esprit dynamique


FIXME : contributions particulièrement marquantes (+ notes personnelles)

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